À Tongre-Notre-Dame, Marie est fleurie avec des fleurs cultivées dans le petit jardin de la cure par une petite équipe de jardiniers bénévoles.

Dans les églises, les autels et statues sont souvent ornés de fleurs disposées dans des vases ou montées en compositions. Celles-ci ne sont pas réalisées n'importe comment : l'art floral liturgique a ses propres codes et plusieurs articles et ouvrages s'attellent à les expliquer. En France, la pratique est même très encadrée. À Tongre-Notre-Dame, les fleurs qui ornent la basilique sont désormais issues directement du jardin de la cure.

Inspirés par Laudato Sì'

Voisines directes de la cure, les Salésiennes de la Visitation s'occupent de la maison d'accueil. Sr Véronique Giard, leur responsable, explique l'origine du projet : « Cette idée est venue d'une part d'une demande
de m'occuper de la décoration florale de la Basilique et d'autre part du constat d'un jardin en friche, en attente, et de personnes désireuses de donner un coup de pouce pratique au service de Notre-Dame de Tongre. Tout en étant habitée par l'Encyclique Laudato Sì' et l'image de François de Sales sur l'Église, une petite équipe d'amis du Jardin de Notre-Dame de Tongre s'est constituée. »

« Ceux qui cultivent les fleurs », ajoute-t-elle, « entretiennent le jardin de Notre-Dame, ce sont des amis de la nature et des amis de Notre-Dame de Tongre. Composée de laïcs, de religieuses salésiennes, du Père André, cette petite équipe a le plaisir de se retrouver et travailler au jardin de la basilique, de célébrer après le travail, l'eucharistie... Ce sont des visages qui représentent la diversité des âges, des engagements et de pays aux origines variées : la Wallonie, la Flandre, la Belgique, l'Italie, la Pologne, le Congo, l'île Maurice, les Seychelles... »

Beauté de l'oeuvre de Dieu

Dans ce petit jardin, le visiteur peut admirer de nombreuses variétés de fleurs, comme par exemple des hortensias, des pivoines de Chine, des dahlias, des glaïeuls, des lys orangés, des roses trémières... ainsi qu'une glycine qui prend de l'extension. Quelques arbustes ont également été plantés dont un « arbre à papillons » (Buddleia) et deux anciens arbustes retaillés.

« Les fleurs que nous cultivons sont des fleurs qui peuvent servir à la réalisation de bouquets ou simplement révéler la beauté et la gratuité de l'oeuvre de Dieu », précise Sr Véronique Giard. « Il y a des fleurs qui ont été achetées, et puis... des passionnés de jardin qui sont venus nous offrir des boutures, des plantations... cela devient le jardin d'un bon nombre d'amis de la nature... »

Fleurs et liturgie

Au moment de réaliser des bouquets, les fleurs sont sélectionnées soigneusement : « Les fleurs qui sont coupées pour les bouquets sont choisies en fonction de leur couleur, de leur grandeur et de leur symbolique. Comme le jardin est à ses débuts, nous continuons à allier des fleurs du jardin et des fleurs achetées.... Nous fleurissons donc l'église en fonction de la saison et des plantes disponibles.

Une composition peut être inspirée par un verset biblique et est adaptée au temps liturgique. En fonction de la fête liturgique, nous privilégions, par exemple, le blanc, le jaune pour le temps pascal, le rouge et l'orange pour la Pentecôte, le bleu et le blanc pour les fêtes mariales.... »

Prier avec les fleurs, c'est fondamentalement une invitation à :

• S'ouvrir à la beauté, à l'émerveillement et ainsi entrer en relation avec Dieu, le créateur.
• Entrer dans une conversion écologique : sortir de la consommation rapide pour cultiver des fleurs dans le respect et la lenteur du rythme des saisons ; cultiver la sobriété, la simplicité et la beauté.
• Tisser la fraternité par le biais d'un projet commun : celui d'assurer la décoration florale de la Basilique Notre-Dame.
• Dire à travers les variétés des fleurs la diversité de l'Église, l'appel à la communion universelle dans la diversité.

Marie Lebailly