RDC : une Eglise très vivante
Durant tout son séjour en Afrique, Mgr Harpigny a pu rencontrer des chrétiens enthousiastes et généreux. Ce qui n'occulte pas les injustices...
Après un début en fanfare – les deux ordinations presbytérales à Bagira – l'Evêque de Tournai a poursuivi son périple africain. Et cela lui a permis de constater la vitalité de l'Eglise, bien souvent la seule institution qui tienne debout dans une société marquée par la pauvreté, la violence, l'injustice...
« Même en semaine, les églises sont pleines. Les chrétiens vont à la messe avant de travailler. C'est dire si les prêtres se lèvent tôt... L'Eglise d'Afrique est au service de la population, au service des besoins les plus pressants que sont l'éducation et la santé. J'ai constaté qu'il y avait beaucoup de prêtres-médecins. Et dans les écoles les enfants ont un bon niveau de culture générale. Les prêtres sont bien formés. J'ai visité un séminaire fort de 150 séminaristes. Il y a même trop de vocations, il faut faire un tri et appliquer un numerus clausus... Le diocèse de Bukavu compte 40.000 catéchumènes ! Leur parcours dure trois ou quatre ans. On construit beaucoup d'églises. Le clergé est très jeune, et les communautés religieuses aussi. L'Eglise est donc très vivante et les chrétiens sont généreux : ils alimentent largement les collectes et les troncs »
Des populations exploitées
Malgré tous ces aspects positifs, Mgr Harpigny sait évidemment combien la vie est difficile et dangereuse, tant au Congo qu'au Rwanda. Il ne s'est d'ailleurs jamais promené seul en rue...
« A Bukavu vivent de nombreux habitants qui ont fui les troubles des campagnes ou le Rwanda tout proche. Ces nouveaux citadins mendient, cherche des petits boulots. Ils doivent se débrouiller au jour le jour. Et les riches ne leur témoignent pas de la solidarité. Au contraire, ils les exploitent comme des esclaves. Les conflits sont difficiles à comprendre, il y a beaucoup de choses qui entrent en ligne de compte. Je me suis aussi rendu au Rwanda. Plus de vingt ans après le génocide, les gens parlent très peu de ce qu'ils ont vécu, des massacres dans lesquels des proches ont péri. Dans ces pays, il y a tellement peu de progrès et de justice, alors les gens se révoltent. »
Au cours de son voyage, Mgr Harpigny s'est notamment rendu au sanctuaire de Kibeho (diocèse de Gikongoro) où la Vierge est apparue à plusieurs jeunes filles durant les années 1980. Ce culte a été autorisé par la conférence épiscopale du Rwanda.
Ecouter ici l'interview radio de Mgr Harpigny diffusée sur le site Cathobel:
http://www.cathobel.be/2017/02/23/audio-debat-voyage-terre-africaine-mgr-harpigny/
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Créé parDiocèse de Tournai